






VIP201 – 2022
Nous voici en 2022 de l’ère chrétienne selon le calendrier grégorien. L’heure exacte est calculée très précisément par des ordinateurs, alors que nos ancêtres vivaient plutôt au gré des saisons et que les Autochtones attendaient l’été indien pour leur grande migration annuelle vers les forêts pour se protéger durant l’hiver.
Dans cette première lettre de l’année, je vous présente quelques considérations que je pense importantes pour nous tous. Le Québec est une société renouvelée depuis un demi-siècle, mais le Canada garde ses vieilles habitudes, bonnes et mauvaises. Quant au reste du monde, nos voisins du sud voient leur hégémonie contestée par des pays d’Eurasie, la nouvelle Chine et la nouvelle Russie. Notre traditionnelle relation, pacifique depuis deux siècles, avec nos voisins imprévisibles du sud s’en voit transformée.
La COVID
Comment la COVID-22 va-t-elle évoluer? La COVID-21 est devenue majeure l’an dernier et l’alphabet grec a été utilisé jusqu’à sa quinzième lettre et il n’en reste que neuf pour arriver à l’oméga. Quel alphabet utilisera-t-on ensuite pour identifier les prochains variants? L’alfa n’a jamais été mentionné, car on préférait l’appeler le Chinois. Je n’ai pas entendu parler du bêta, ni du gamma non plus. Les gens bienpensants ayant dit qu’on ne pouvait pas l’identifier par un pays africain, on a eu le delta. Le prochain sera le pi, sans être le pire, j’espère.
Sérieusement, on est rendu à la troisième dose de vaccin ici, la quatrième en Israël, mais les pauvres des pays pauvres n’ont eu aucune dose et rien n’est prévu pour les prochains mois. C’est de là que viendront les prochains variants pour nous punir de notre égoïsme collectif, sans aucune conscience cosmique.
En épidémiologie, on sait qu’une maladie est réputée éliminée seulement quand aucun nouveau cas n’est signalé sur une période de plusieurs semaines sur l’ensemble de la planète. Plusieurs maladies, jadis épidémiques, sont ainsi disparues, comme la peste, le choléra, le typhus, la rougeole, la coqueluche, l'hépatite A, les oreillons, la diphtérie, la rubéole et la polio, entre autres. La grippe espagnole a aussi disparu au siècle dernier. Un jour, sera-ce en 2022, la COVID va devenir un souvenir.
Rappelons-nous que les virus sont parmi les premiers organismes vivants sur la Terre et que leur ADN ne comporte qu’une ligne, ce qui les rend très malléables, d’où le grand nombre de leurs variants. D’ailleurs, tous les variants de la COVID n’ont pas été publicisés. Avez-vous entendu parlé du variant epsilon, suivant le delta? Et le gamma? Et les autres? Je prédis que nous connaîtrons l’oméga en 2022 et qu’il y aura plus tard d’autres mutations, dont je ne connais pas le nom.
Les vaccins
Savez-vous que les personnes qui refusent de se faire vacciner au Québec sont des terroristes? Ils sont des vecteurs de la COVID qui se promènent dans les rues et les gens qu’ils infectent ne savent même pas qui les a infectés. Les non vaccinés occupent la majorité des lits COVID dans les hôpitaux et sont presque les seuls aux soins intensifs. C’est une magnifique application de la loi de Pareto. Il est urgent qu’on trouve un vaccin pour les tout-petits, les zéro cinq ans. Ce sont les derniers non vaccinés et quelques-uns en sont déjà décédés.
Voici l’actuel calendrier de vaccination pour les nourrissons au Québec:
Avec tous ces vaccins déjà donnés aux tout-petits de deux à dix-huit mois, j’ai hâte qu’on ajuste un vaccin contre la COVID aux tout-petits, comme on l’a fait pour les cinq à douze ans. En 2022, pour vaincre la COVID, il faut appliquer trois politiques:
Les Autochtones canadiens
Le principal sujet de discussions politiques de la décennie qui commence, et depuis 1980, est la question autochtone. Au Québec, ce sujet est maîtrisé depuis Champlain et confirmé par les récentes ententes avec les Cris et les autres Autochtones du Nord québécois. D’ailleurs, savez-vous que la majorité des Autochtones québécois ne sont plus soumis à la loi canadienne sur les Indiens? Dans le reste du Canada, c’est différent. Lors de la conquête par les Britanniques, le gouverneur général Aylmer a donné l’exemple en faisant distribuer des couvertes infestées de la variole pour faire mourir les Autochtones. Quand nous avons hérité du Dominion, un des premiers gestes du premier ministre Macdonald a été de renier sa parole lors de la crise du Manitoba et de faire pendre Riel lors de la crise suivante contre les Métis dans le Territoires du Nord-Ouest.
Plus tard, le gouvernement canadien a mis en place des pensionnats pour civiliser les Autochtones, avec la complicité du clergé, ce que certains appellent un génocide culturel. Plusieurs savants en ont profité pour faire des expériences, comme les nazis à la même période. Aujourd’hui, on a trouvé les restes des corps de certains de ces enfants morts par manque de soins et plusieurs Canadiens ont des remords, oubliant leurs drapeaux en berne pendant des mois. Et le gouvernement canadien a finalement accepté de payer les milliards que la Cour avait décidé, ce qui lui permettra de remanier ses budgets pour faire inclure dans ce règlement des dépenses déjà planifiées et, enfin, d’essayer de diminuer les déboursés pour les Autochtones.
Les Autochtones ont pris une place très importante dans le cadre politique canadien et les Canadiens ne savent pas comment dialoguer avec eux. Depuis Champlain, les Français et les Québécois ont compris qu’il faut les respecter et leur offrir des cadeaux. Ensuite, en parfaite égalité, il faut fumer le calumet de la paix et faire une tabagie, ou un potlatch, ou un pow-wow. Suivant l’exemple britannique d’Amerst, les Canadiens ne font pas de cadeaux, mais ils dépensent des milliards sans but et sans entente avec les Autochtones. N’ayant pas d’entente, mais administrant une loi rétrograde du dix-neuvième siècle, le Canada ne pourra pas régler sa crise autochtone en 2022, surtout avec le gouvernement de POT et les gouvernements provinciaux actuels. Les Mohawks pourront encore bloquer les routes et les chemins de fer sans interventions policières ou militaires.
La solution est, pour le gouvernement canadien, de commencer par une Nation. Quand le gouvernement québécois a commencé ses négociations avec les Cris, les parties ont établi une première règle: uniquement avec les Cris. Ceci est la première règle pour négocier avec les Autochtones: chaque Nation a ses exigences et ses coutumes. C’est ça la négociation de Nation à Nation. Les Français ont fait la paix avec les Micmacs en 1610. Ensuite, ils ont négocié plusieurs ententes avec d’autres Nations, même certaines avec les Agniers, pour aboutir à la Grande Paix de 1701, tout ceci en moins d’un siècle. Les Québécois ont négocié une première entente avec les Cris en 1974. Depuis lors, plusieurs autres ententes ont suivi, même des ententes renouvelées avec les Cris. Au Québec, il n’y a pas de problème autochtone, même si certaines bonnes gens nous accusent de racisme systémique.
Le racisme systémique
Je suis raciste, comme tout le monde. Je ne connais personne qui ne soit pas raciste, au moins un peu, sinon POT qui se dit plutôt féministe! Chacun a ses pensées racistes personnelles. Ceux qui nous accusent, nous Québécois, de racisme systémique, sont racistes contre nous, les francophones du Canada, qui avons toujours vécu en paix avec les Autochtones, sans jamais dénoncer les traités signés auparavant. Et ceux qui sont contre la loi 21 sont racistes contre la race des libres penseurs. Etc.
J’ai vécu près de dix ans en Asie où j’étais une minorité visible et j’ai ressenti le racisme, mais c’était une faible minorité qui me le faisait sentir. Chez nous, c’est la même chose. Il y a beaucoup de personnes racistes, mais il y en a peu qui le font sentir, comme le gouvernement fédéral qui refusait d’accepter la décision de la Cour dans la cause des enfants des pensionnats et qui n’a pas encore aboli sa loi des Indiens.
Il faut aussi penser que la majorité des pays dans le monde sont mono racistes, sauf en Amérique, que tous ces autres continents nous ont envahi depuis une quarantaine de millénaires. Quand la population d’un pays compte plus de quatre-vingt pour cent d’une seule race, les minoritaires savent comment se comporter pour bien vivre. En Amérique, comme il n’y a pas de race majoritaire, sauf les blancs étatsuniens, le racisme est présent partout et tout le monde se sent racisé, comme on dit.
Les élections québécoises
La grande surprise des élections du 4 octobre prochain sera la victoire à l’arrachée de la CAQ et la disparition de Québec solidaire en dehors de l’île de Montréal. Avec la remontée des partis libéral et québécois, c’est l’opposition au séparatisme qui reviendra contre l’indépendance proposée. Évidemment, les média auront plutôt rapporté les débats sur la santé et la crise climatique, ne pouvant pas énoncer les expressions fédéralistes gardées secrètes.
La crise du logement
Les taux de vacances dans le logement sont au minimum dans tout le Québec. La croissance économique et les changements sociaux exigent plus de logements abordables. Depuis des décennies, les gouvernements ont coupé l’aide au logement pour les chef de famille à faible revenu, maintenant certaines aides pour l’accès à la propriété pour les petits bourgeois. Étant donné la pandémie, les expressions publiques des chefs de famille dépourvu ont été beaucoup moins évidentes, mais le problème a atteint un niveau jamais vu, étant maintenant étendu dans toutes les villes de plus de mille habitants au Québec.
L’aide directe au logement, par le supplément au loyer, est très onéreuse pour les gouvernements. La construction et la rénovation de logements abordables exigent de grands capitaux et les banques en ont énormément, créés par les déficits de la COVID. Le coup de pouce pour faire sortir ces capitaux n’est pas très coûteux, mais le manque de bras dans la construction pourrait devenir un barrage pour un élargissement de la construction et la rénovation immobilière.
Reste le mouvement coopératif en habitation, qui détient plus de trente mille logements abordables avec une équité de plus d’un milliard de dollars et des compétences dans la gestion de l’habitation. La gentrification et l’embourgeoisement des petites coopératives d’habitation empêchent que le mouvement fasse partie de la solution à la crise du logement, même si ses membres profitent actuellement de l’aide gouvernementale qui a permis le développement de leur coopérative. C’est de l’égoïsme collectif.
L’environnement
Le problème de l’environnement est très malmené dans les média. Par exemple, on nous a inondé d’informations durant la COP26 de Glasgow contre le carbone, alors que les COP12 et la MOP33 contre le chlore ont été complètement oubliées un mois plus tôt. Le Canada a rendu le POT légal, contre l’avis de la grande majorité des autres pays et on produit les pétroles les plus sales au monde, tout en promettant les objectifs parmi les plus impressionnants. De plus, on subventionne l’achat de voitures électriques, elles-mêmes coûteuses en GES et souvent importées.
Un des pires problèmes de l’environnement est le chlore des CFC condamnés par le Protocole de Montréal en 1987. Ajoutons la pollution, le pot, le tabac, le trou dans la couche d’ozone, les changements climatiques, les engrais, les organismes génétiquement modifiés, les pesticides, les pluies acides et les polymères, sans être exhaustif. Tous les problèmes de l’environnement sont importants. Les CFC ne semblaient pas un problème important vers 1950 quand DuPont de Nemours et General Motor ont commencé à utiliser le fréon. La mousse isolante d'urée-formaldéhyde (MIUF) ne semblait pas un problème quand l’ingénieur municipal m’en a fait une démonstration vers 1975.
Dans quelques jours, Copernicus va publier la température du mois de décembre dernier et je vous en ferai part. Je termine cette longue lettre par un défi médiatique dans notre société qui se dit de libre d’expression: donnez-moi dix minutes, contre autant pour l’animateur et autant pour mon contradicteur, dans une émission de radio ou de télévision publique. Sinon, je dirai que la Chine a une plus grande liberté de presse, comme je l’ai vu et entendu durant mon séjour de plusieurs années là-bas!
20221017