






Nos ancêtres de Melun sont les aïeux des Charpentier et ils ne nous sont pas très bien connus, plusieurs étant sans lien biologique. Le lien entre les Charpentier et les de Melun est notre ancêtre Guillaume, solide guerrier, dont la force lui a valu sur le camp de bataille un surnom, le charpentier, devenu le nom de famille de ses descendants.
Les généalogistes nous présentent différentes généalogies des de Melun, plus incertaines les unes que les autres, comme la mienne. Notre seule certitude est cet Aurélien, qui obtint le premier ce titre de Melun, accordé par Clovis, le roi de tous les Francs.
Le comté de Melun
Le comté de Melun faisait partie du domaine royal, appartenant aux rois Carolingiens, puis aux Capétiens. Le comté de Melun fut notamment confié par Hugues Capet, roi en 987-996, à son fidèle Bouchard, comte de Vendôme et de Corbeil. Mais en général, au cours des temps, c'est le roi qui était le comte de Melun. Il fallait procéder à la nomination d'un vicomte pour représenter le titulaire du comté, empêché d'exercer concrètement sa fonction du fait de son cumul de charges. À partir de 998, sous le comte Bouchard, les vicomtes formèrent la première maison de Melun. L'extinction de la lignée des comtes de Vendôme en tant que comte de Melun ne changea pas la règle et le lignage vicomtal se perpétua bien au-delà.
Au douzième siècle, ce lignage devint une lignée féminine avec la seconde maison vicomtale de Melun ou maison de Chailly, instituée par Adam de Chailly, et donna lieu à une très prestigieuse lignée aristocratique. Au quatorzième siècle, la maison de Melun s'éleva au rang comtal en recevant, également par mariage, le comté de Tancarville, commençant une branche cadette.
Cependant, les Melun ont perdu la vicomté avec le mariage en 1417 de la vicomtesse Marguerite de Melun, héritière de Guillaume, mort à Azincourt, avec Jacques II d'Harcourt, laquele transmit la vicomté à son mari Dunois, duc de Longueville, fils naturel du prince Louis, duc d'Orléans et petit-fils de Charles V. De plus, des parts secondaires, passées à des rameaux cadets, furent vendues vers 1500 à d’autres familles qui prirent le titre de comte de Melun : les de l'Arbaleste, les du Chesnay, les Montmorency, les Valois-Angoulême, les Fouquet, les Villars ou les Choiseul-Praslin.
La ville de Melun
La ville de Melun fit partie du pays des Sénons, enfermée dans l'île Saint-Étienne et reliée aux rives par deux ponts. Importante place forte gauloise, la place fut prise et saccagée par le Romain Labienus en 53 av. J.-C.
Durant la période gallo-romaine, la ville s'étendit sur la rive gauche. Son nom moderne date du sixième siècle (latin Metlosedum). Durant les grandes invasions, la partie gallo-romaine de la ville fut abandonnée. Un castrum de défense fut aménagé sur l'île Saint-Étienne. L'île fut clôturée par un mur construit en pierres et en briques sur des fondations constituées de blocs de pierres.
Aurélien
Clovis a donné Melun à son favori Aurélien, qui avait réussi la négociation de son mariage avec Clotilde. La ville connut alors un renouveau. Après la mort de Clovis, Melun échut en partage à Childebert, roi de Paris. Après avoir appartenu au royaume de Paris sous Clotaire, Melun eut pour roi Caribert, puis Gontran, roi de Bourgogne.
Les enfants de Clotaire dévastèrent Melun. Sous le règne de l'empereur Charlemagne, le calme revint, mais à sa mort, la ville subit de nouveau une guerre civile entre les successeurs de l'Empereur, Suivirent les ravages successifs des Vikings. En 845, vaillamment défendue par le comte Odon et Gérard de Roussillon, l'île retomba sous les coups des Vikings et la ville fut saccagée, incendiée et détruite de fond en comble. En 861, les Vikings pillèrent Meaux, Melun et toute la région. En 886, furieux d'avoir échoué devant Paris, ils ravagèrent la ville. En 909, les Vikings attaquèrent encore la ville et la contrée. En 911, Rollon obtint une partie du nord de la France et les Vikings devinrent des Normands.
Bouchard
En 960, Hugues Capet donna la ville et le comté de Melun à Bouchard le vénérable, comte de Vendôme, Montoire et Lavardin, à l'occasion de son mariage avec la jeune Élisabeth Le Riche, comtesse de Corbeil, veuve d’Aymon, mort au cours d'un pèlerinage à Rome.
En 991, Eudes de Chartres prit le contrôle de Melun en soudoyant le vicomte Gautier, lieutenant de Bouchard le Vénérable. Le château de Melun étant fief royal, Hugues Capet leva ses vassaux, Foulque Nerra, comte d'Anjou et gendre de Bouchard, et Richard Ier, duc de Normandie. Les Normands arrivèrent avec leur armée et une flotte. Ils réussirent à pénétrer par une porte dissimulée dans la partie inférieure du rempart qu'ils avaient démoli. Melun fut reprise après sept mois de siège, Gautier fut pendu près d'une porte du château, sa femme, après avoir subi d'inouïs outrages, fut aussi pendue, mais par les pieds, la chemise tombant au long du corps, la laissant apparaître nue, terrible châtiment relaté par nombre d'historiens contemporains. Eudes, vaincu, plia bagages.
Un domaine royal
Une fois la ville reprise, le roi fit réparer les dégâts et la ville prit de l'extension sur la rive droite. Les premiers rois capétiens résidèrent souvent à Melun, doté d'un château-fort en pierre. Après la mort du fils de Bouchard, Renaud de Vendôme, en 1016, la ville de Melun fut rattachée au domaine royal français pour les trois siècles suivants, servant de lieu de séjour ordinaire des rois, des princes et des seigneurs. Henri premier en fit sa demeure de prédilection.
La ville fut par la suite désolée par la peste et la famine. Du fait de sa position stratégique, elle contrôlait le trafic routier et fluvial en amont de Paris, vers Troyes, Sens, Auxerre, la Bourgogne et au-delà, l'Italie. Elle occupa donc une place stratégique, jusqu'au rattachement de la Champagne au domaine royal en 1285.
Guillaume de Melun, dit Le Charpentier
Guillaume est né en 1042 à Melun, fils d’Ursion de Melun et d’Adèle de Vendôme. Vers 1060 en Dordogne, Guillaume épousa Marie-Jeanne d’Armagnac, née en 1045 en Dordogne, fille de Bernard d’Armagnac et d’Ermengarde.
Guillaume et Marie-Jeanne ont eu au moins cinq fils connus, tous nés à Melun :
Guillaume est devenu vicomte de Melun. En 1066, Guillaume a participé à la bataille d’Hasting, en Angleterre, avec Guillaume le Conquérant, sous les ordres de Robert de Beaumont.
Guillaume a aussi participé à l’expédition des Français pour aider Alfonse de Castille à la reprise de Tolède contre les Maures en 1084-6. Guillaume a finalement participé à la première croisade avec son cousin, Hugues, comte de Vermandois, et Godefroi de Bouillon;
On dit que le surnom de Charpentier lui fut donné en Palestine par ses camarades pour son ardeur au combat, mais il dut acquérir ce surnom dès la bataille d’Hasting. D’ailleurs, ses fils Rayner, Stéphen et Durand sont nommés avec leur surnom de Carpenter dans le Domesday Book, le premier recensement des nobles normands en Angleterre en 1086. En 1084, le roi Philippe confirma les privilèges de Guillaume sur de l’Abbaye Saint-Père de Melun.
Guillaume décédé en 1099 à Antioche, en Syrie. Marie-Jeanne est décédée en 1108 à Melun.
Ursion de Melun
Ursion, dit Ourson, est né en 1018 à Melun, fils d’Hervé et d’Adélaïde d’Amiens. Vers 1034, Ursion épousa en premières noces Gilette-Agnès de Braume, née vers 1020 en France, dont on ne connaît pas les parents.
Ursion et Adèle ont eu au moins cinq enfants connus :
En 1031, le roi Henri confirma les privilèges d’Ursion sur de l’Abbaye Saint-Père de Melun.
Après le décès de Gilette-Agnès vers 1040, Ursion épousa en secondes noces Adèle d’Anjou de Vendôme, née en 1017 en Vendôme, fille de Eudes-Bodo de Nevers et d’Adèle d’Anjou.
Ursion et Adèle ont eu au moins six enfants connus :
En 1065, le roi Henri lui confirma les privilèges consentis précédemment comme bienfaiteur de l’Abbaye Saint-Aubert de Cambrai et Ursion ajouta le don d’un reliquaire précieux.
Ursion devint vicomte de Melun et le 29 mai 1067, il souscrivit à la charte de dédicace de Saint-Martin-des-Champs par le roi Philippe. Ursion est décédé en 1085 à Melun et Adèle est décédée en 1093.
Hervé de Melun
Hervé est né en 978 à Melun, fils de Josselin de Melun et de Jeanne de Bourbon. Vers 1015 à Melun, Hervé épousa Adelaïde d’Amiens, née en 999.
Hervé et Adélaïde ont au moins trois enfants connus :
Leur fils Manasses, avec Eudes, comte de Chartres et maire de Melun, prit le contrôle de la ville de Melun, mais le roi Robert, avec Bouchard, mit le siège en 999 et reprit la ville, faisant payer par leur sang les pseudo héritiers héréditaires en pendant les leaders, mais Manasses ne fut pas parmi ces pendus.
Hervé fut vicomte de Melun. En 996, le roi Robert Capet confirma les privilèges d’Hervé sur de l’Abbaye Saint-Père de Melun et il vint terminer sa vie à Melun le 20 juillet 1030.
Hervé est mort au combat près d’Yvetot en 1045 et Adélaïde est décédée en 1093 à Melun.
Josselin de Melun
Josselin est né en 945 à Melun, fils d’Aymon de Corbeil et d’Isabelle-Élisabeth le Riche. Vers 966, Josselin épousa Jeanne de Bourbon, née en 940 à Bourbon-l'Archambault, en Auvergne, fille du comte Adémar de Bourbon et d’Isabelle de Valois.
Josselin et Jeanne ont eu au moins deux enfants connus :
En 987, le roi Hugues Capet confirma les privilèges de Josselin sur de l’Abbaye Saint-Père de Melun. En 992, le roi le nomma vicomte de Melun, succédant à son frère Salon.
Le 19 mars 998, avec le consentement de Bouchard de Vendôme, vicomte de Melun, et de Rainald, évêque de Paris, le vicomte Josselin, céda la paroisse de Noisy-le-Sec à l’abbaye Saint-Maur-des- Fossés, où il prit l'habit religieux. Jeanne est décédée en 1004 à Melun.
Élisabeth le Riche
Élisabeth est née en 925 à Vendôme, fille de Lisiar le Riche, seigneur de Sceaux en Gâtinais et d’une mère qu’on ne connaît pas.
Vers 940 avec la permission du duc des Francs, Hugues le grand, Élisabeth épousa en premières noces Aymon ou Hamon, comte de Corbeil. La protectrice d’Élisabeth, Hedwige de Saxe, fille d'Henri, roi d'Allemagne, et de Mathilde, comtesse de Ringelheim, sa seconde épouse, épousa Hugues le Grand, duc des Francs, fils du roi Robert. Ce prince donna le comté de Corbeil en dot à Élisabeth lorsqu'elle épousa Aymon. Hedwige fut la seconde épouse d'Hugues le Grand, à qui elle a donné Hugues Capet parmi d'autres enfants. Plus tard, les capétiens ont toujours favorisé les comtes de Melun.
Élisabeth et Aymon ont eu au moins cinq enfants connus :
Aymon est décédé le 23 mai 957. En 959 à Melun, avec la permission d’Hugues Capet, Élisabeth épousa en secondes noces Bouchard, comte de Vendôme, fils de Foulques II, comte d’Anjou et de Gerberge du Gâtinais, comtesse d'Anjou.
Élisabeth et Bouchard ont eu au moins trois enfants connus :
Il est évident qu'Elisabeth devait être très proche du roi Hugues Capet, puisque le prince lui a donné les comtés de Melun et de Paris lorsqu'elle épousa en secondes noces Bouchard, comte de Vendôme et de Montoire.
Élisabeth était aussi une très proche parente d’Hedwige de Saxe, et elle eut de son premier mari, le comte de Corbeil, plusieurs enfants dont le sort est inconnu, sauf Albert, dont la fille nommée Germaine s'est mariée en 1013 à Mauger ou Maugis, fils de Richard, duc de Normandie, qui fut comte de Corbeil après Bouchard, comte de Vendôme.
Après la mort du vicomte Bouchard II, Salon et Josselin ont été investis successivement en tant que vicomtes de Melun par Hugh Capet, et comme ils étaient des parents du monarque, il est probable qu'ils étaient les fils d'Elisabeth et Aymon, comte de Corbeil, son premier mari.
Élisabeth est décédée en 1007 à Melun.
Bouchard de Vendôme
Bouchard est né en 943 à Vendôme, fils de Foulques, comte d’Anjou and Gerberge du Gâtinais, comtesse d'Anjou. En 959, Bouchard épousa Élisabeth le Riche, née en 925, à Vendôme. Élisabeth était la veuve d’Aymon, comte de Corbeil et proche du roi Hughes Capet; celui-ci lui transmit les comtés de Melun et de Paris en dot pour son second mariage. Son premier époux était le frère d’une concubine du roi Hugues le grand. Bouchard était déjà comte de Vendôme et de Montoire.
Bouchard et Élisabeth ont eu au moins trois enfants connus :
Bouchard fut comte de Vendôme, Montoire, Corbeil et Paris. Bouchard est décédé le 9 janvier 1007 à Saint-Maur-des-Fossés, au Val-de-Marne. Élisabeth est décédée en 1007 à Melun.
Erchanger de Melun
Erchanger est né vers 885. On ne connaît pas les parents. Vers 900 à Vernou-la-Celle-sur-Seine, Erchanger épousa Frédégonde de Vernou-la-Celle-sur-Seine, dont on ne connaît pas les parents.
Erchanger et Frédégonde ont eu au moins trois fils demeurés inconnus. La généalogie biologique est bloquée et continue avec le prochain comte de Melun, Bouchard de Vendôme.
En 923 dans la bataille de Soissons, Erchanger de Melun a combattu avec le roi Charles le simple qui le fit chevalier sur le camp de bataille. Plus tard, il le nomma premier ministre en reconnaissance.
Erchanger de Melun est décédé en 923 à Soissons.
Gorèbe de Melun
Gorèbe est né après l’an 835 en France. On ne connaît que peu de choses de sa vie.
La généalogie des de Melun offre deux possibilités :
• Certains généalogistes reconnaissent que le père de Donat de Melun fut Gui-Baudouin de Melun, né vers 740 à Melun de parents qui ne nous sont pas connus.
• D’autres mentionnent que le père de Donat de Melun fut plutôt Gauzlin du Maine, fils d’Hervé et petit-fils de Roger du Mans.
J’ai éliminé cette seconde hypothèse de ce rapport.
Donat de Melun
Donat, ou Donald, est né en 790, fils de Gui-Baudouin, comte de Melun. Vers 825 à Paris, Donat épousa Landrade, fille de Bégon, comte de Paris et de Landrée.
Donat et Landrade ont eu au moins sept enfants connus :
Vers 814, Donat reçut en bénéfice de Louis le Pieux, la terre de Neuilly-en-Orceois; il essaya de l’usurper en faisant fabriquer un faux document avec l’aide de son beau-père, le comte Bégon de Paris, dans le but d’en assurer l’hérédité. En 830, il fut dépouillé de ses bénéfices par Louis le Pieux pour avoir suivi le parti de Lothaire, lors de sa révolte contre son père.
En 837, il fut envoyé comme missus dans la province ecclésiastique de Sens avec son oncle Jérémie, archevêque de Sens.
Les missi sont envoyés en collège de deux ou trois, comptant en général au moins un comte et un évêque, ils sont dans un premier temps étrangers au district qu'ils administrent. Des missi extraordinaires représentent l'empereur dans des circonstances spéciales et, éventuellement, en dehors de leur région d'exercice habituel.
Quelques années après il revint en faveur auprès du nouveau roi, Charles le Chauve. On le retrouva encore missus en 853, cette fois accompagné d’un comte Odon ou Eudes et de l'archevêque Wenilon ou Ganelon. La seconde trahison se produisit en 858; Landrade et ses fils suivirent un grand nombre de comtes et passèrent dans le camp de Louis le Germanique.
Donat fut comte de Melun et il est décédé en 866.
Gui-Baudoin de Melun
Gui-Baudouin est né vers l’an 740 à Melun, de parents qui ne nous sont pas connus et on ne connaît que peu de choses de sa vie.
Il est probablement le père de Donat de Melun, mais on ne connaît rien de plus sur sa vie. Il fut nommé l’un des douze preux de Charlemagne et probablement le premier comte de Melun.
Aurélien de Melun
Aurélien, dit Aurelianus ou Aurilianus, est né vers l’an 470 en Gaule romaine, laquelle subissait les attaques des tribus barbares depuis l’an 407. On ne connaît que peu de choses de sa vie. Aurélien fut le type parfait du chrétien romain avisé et il fut au service du roi Clovis. Son titre fut de conseiller et de légat gallo-romain.
On raconte que Clovis l’envoya chez ses ennemis, les Burgondes, pour demander la main de la princesse Clotilde et Aurélien se déguisa en mendiant pour rejoindre la princesse pour tromper la vigilance du roi Gondebaud.
Lors de la bataille de Tolbiac, Aurélien conseilla Clovis de s’en remettre au dieu chrétien de Clotilde et il fut victorieux. Pour le récompenser, Clovis le nomma duc de Melun, accaparant sous son autorité l’administration militaire, judiciaire, civile et financière.
20201002