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Changchun, fin de l'année 2005

By Bernard

Je vous ai laissé le jour de Noël.  Je vous retrouve au Jour de l’An.  Bonne et Heureuse Année 2006, avec la santé et la prospérité.  Oubliez 2005.  2006 est là!

Le jour de l’an 2006

Je viens de passer mon premier jour de l’an en Chine.  Je l’ai passé avec des amis dans un restaurant de style occidental.  J’y vais souvent et c’est l’endroit dont je vous ai parlé il y a un mois, le Paradise Fondue!

Un de mes amis, un amerloque plus âgé que moi, a présenté son spectacle de magie. J’étais assis au premier rang, à côté d’une petite Chinoise de sept ans.

J’ai fait un avion de papier; elle a fait un bateau en papier, le tout avec les feuilles du menu spécial;  la gérante, une nigaude, a confisqué mon premier avion, mais j’en ai fait un autre et nous avons joué avec ça assez longtemps.

À minuit, on a servi le champagne à partir d’un jéroboam!  Ce fut une bonne soirée.

Mon voyage à Beijing

Je suis allé à Beijing la semaine dernière.  Le jour de Noël, j’ai rencontré une de mes associés en après-midi, avec un de ses amis.  Ensuite, je suis allé soupé avec une gentille Chinoise qui a besoin de conseils.  Après un petit tour au Paradise Fondue, je suis allé à la gare pour prendre mon train pour Beijing.  Le 26 au matin, j’étais à Beijing, plus chaud (autour de maximum zéro), mais beaucoup plus pollué que Changchun.

L’ambassade

Je suis allé prendre ma chambre dans un petit hôtel que j’aime bien, dans un quartier de bars, voisin d’un excellent pub belge.  Ensuite, j’ai marché pour me rendre à l’ambassade du Canada, en vue d’y enregistrer mon vote pour les prochaines élections.  Rendu là, j’ai appris que les services de l’ambassade étaient fermés pour les deux jours du 26 et 27 à cause du congé de Noël.  L’administration canadienne fête Noël même en Chine.

Mon ami Liming

Je suis ensuite retourné à mon hôtel pour un lunch sur le pouce.  En après-midi, je suis allé rejoindre mon ami Liming, un Chinois d’origine, qui m’a introduit à la Chine quand il étudiait au Québec.  Il est maintenant citoyen canadien, mais travaille et vit à Beijing.

J’ai jasé avec Liming dans un café Starbuck avant d’aller souper à ses frais dans un petit restaurant voisin.  Il a des liens avec des gens très bien placés dans les officines du gouvernement autant au centre à Beijing que dans des provinces.  C’est un carriériste et un profiteur comme il y en a des milliers en Chine.  Ils profitent et encouragent le système des enveloppes sous la table!

Après ce souper agréable, je suis revenu à ma chambre pour soigner mon rhume, un rhume d’homme dont je souffrais depuis la veille.  Il était dans son pire à ce moment-là.

Avec Rosaline

Le lendemain, mardi, je me suis dirigé vers l’appartement de Rosaline.  La veille, elle avait organisé un séminaire à Tianjin et elle était rentrée vers 2h00 dans la nuit.

Le meurtre

En arrivant chez elle, j’ai vu plusieurs policiers.  En grimpant les escaliers (elle demeure au septième étage), j’ai remarqué une flaque de sang :  une énorme flaque, près d’un mètre carré, au 4e étage.

Rosaline était encore couchée, mais réveillée.  Elle m’a dit qu’il y avait eu un meurtre la veille et qu’ils avaient, elle et son secrétaire, dû faire un détour pour rentrer chez elle.

J’ai appris depuis que le mort était un professeur d’Université.  Même un ami de Changchun avait vu la nouvelle dans un quotidien.

Les policiers sont venus faire une visite chez Rosaline vers midi et j’ai présenté mon passeport.  Je vais donc faire partie du rapport de police!

Chinway

En jasant avec Rosaline, elle m’a dit que ses revenus allaient baisser de moitié dans les mois courants (décembre-mars) à cause de la nouvelle politique de Chinway!  De plus, elle ne sait même pas quels seront ses revenus après ces quatre mois, soit en avril, mai, juin… prochains!

J’ai quitté Rosaline en l’invitant pour un souper, le lendemain soir.

Souper avec Andro et Ocean

Je suis ensuite allé souper avec deux amis Chinois, Andro et Ocean.

Andro est un  jeune ingénieur qui travaille pour un broker dans les pneus gros format.  Il m’a dit que les prix ont quadruplé dans ce secteur depuis moins d’un an!  Affaires difficiles!

Ocean est une de mes étudiantes de 2003 à Changchun;  elle travaille à Beijing depuis la fin de ses études, soit plus d’un an.  Elle travaillait dans un bureau et, il y a un mois, elle a changé pour passer dans la vente d’assurances auto.  Elle préfère son nouveau travail, mieux rémunéré (1500Y/mois), et elle peut maintenant parler!

En ramenant Ocean vers sa résidence, elle a accepté mon invitation de rencontrer Rosaline le lendemain pour souper et pour parler affaires.  Je suis ensuite rentré à mon hôtel pour me reposer.

L’expulsion

Le lendemain matin, mercredi, je m’en allais à la gare pour y acheter mon billet de retour quand, chemin faisant, j’ai croisé un attroupement de policiers près d’un pâté de maisons en démolition.  Dans le quartier Sanlitun, où est mon hôtel, il y a trois énormes chantiers.  C’est dans un de ces chantiers que j’ai vu l’attroupement.

Un camion était en chargement derrière un mur de policiers qui contenaient une centaines de curieux, probablement aussi le locataire expulsé et ses amis.  On le déménageait!

J’en ai profité pour faire une première photo :  les policiers gardant l’entrée du chantier.  Je n’ai pas insisté parce que la Chine est la Chine et que je suis un étranger ici!

Les démolitions

Après avoir acheté mon billet de retour, j’ai repassé sur la même rue.  J’ai remarqué, au même endroit, les pelles mécaniques qui démolissaient les immeubles restant debout.  J’en ai profité pour prendre quelques dizaines de photos d’action, avec la poussière!

À un moment donné, un Chinois a mis sa main devant ma caméra pour m’empêcher de photographier.  Je lui ai dit en français d’aller se faire foutre.  Comme il insistait, j’ai tenté de le prendre en photo.  Ses amis ont ri de lui et j’ai pu prendre mes dernières photos.

Quand je suis repassé par le même endroit, le lendemain, j’ai remarqué que ces immeubles étaient entièrement démolis.

Min

J’avais rendez-vous avec une jeune Chinoise, Min, qui termine sa maîtrise en littérature française.  Elle parle mieux français que moi, et connaît aussi de bonnes expressions québécoises que je ne vous retranscris pas ici!

On a lunché dans un resto japonais dans le même quartier.  Je dois vous dire que le quartier Sanlitun est situé au centre d’un quartier plus grand appelé le Nouveau Quartier des Ambassades.

Elle a terminé ses études et cherche un emploi permanent.  Je l’avais rencontrée avec d’autres Québécois lors d’un voyage précédent et elle pensait que je pouvais l’aider dans sa recherche d’emploi.

Un dialogue chinois

J’ai noté le dialogue via messages téléphoniques pour établir cette rencontre du midi.  J’en profite parce que c’est en français, ce qui est inhabituel pour moi en Chine.

En passant, il y a eu un concours de littérature via messagerie téléphonique récemment à Beijing, autant en chinois qu’en anglais.  Ça prend deux espaces de caractères alphabétiques pour écrire un caractère chinois sur messagerie téléphonique.  C’est le paradis de ce nouveau moyen de communication, ici, en Chine.

Moi 8h01 Bonjour.  Comment a été l’examen?  Où peut-on se rencontrer?
Min 8h41 Est-ce que dîner est plus pratique pour vous?
Moi 8h44 Ma soirée est déjà réservée.
Min 9h00 OK  Ce midi est un peu pressé pour moi, pas grave.  J’essaierai. Le problème est que je n’ai qu’une heure de repos à midi…
Moi 9h02 Où puis-je vous trouver?
Min 9h18 À Sanlitun.  Quel resto vous tente?
Moi 9h19 Je ne connais rien aux restaurants à Beijing.  Faites votre choix.
Moi 9h34 Choisissez près d’où vous travaillez.
Min 9h38 OK  RVD au Pacifique Centre.
Moi 10h05 Quelle est la station de métro la plus proche?
Min 10h08 C A Sanlitun.  La station Dongsi Shitiao
Moi 10h06 OK
Moi 11h44 Je suis au chaud dans le centre d’achat.  Dites-moi où je puis vous attendre.
Min 11h56 2e étage.  Resto japonais
Moi 12h01 Dac
Min 12h12 J’arrive dans 10 minutes
Moi 12h15 Dac.  J’arrive.

Vers 12h25, elle m’appelle pour vérifier comment me retrouver.  On se retrouve en haut de l’escalateur près du restaurant japonais et nous y allons pour le lunch.

Le souper

Après mon lunch, je suis allé rejoindre Rosaline chez elle.  On est allé ensemble rencontrer Ocean et on a trouvé un restaurant nouveau genre pour moi.

La bouffe est cuite à table dans un récipient en cuivre que je vous décris.  Il y a d’abord une grande assiette en cuivre, déposée au centre de la table, avec un peu d’eau pour la protéger contre la chaleur intense de ce qu’on va y mettre.  Sur cette assiette, on met le poêle, tout en cuivre :  comme un ensemble à fondue suisse pour le bas, le haut étant un récipient rempli d’eau, mais le centre de ce récipient est un cône inversé rempli de charbons ardents.

Le centre chauffe l’eau qui l’entoure et on fait cuire la viande et les légumes et autres bouffes dans cet espace rempli d’eau.

J’ai bien mangé,  pendant que Rosaline expliquait à Ocean en chinois comment elle pouvait devenir une femme d’affaires, ce qui est le rêve de cette jeune femme depuis que je la connais.  Parfois, j’intervenais d’un mot pour confirmer ce que Roseline disait…  Ocean s’étonnait que je pouvais suivre les explications de Rosaline!  Ocean a compris le système expliqué par Rosaline et elle s’est engagée à apprendre davantage de ce meilleur professeur du genre en Chine.

Après le souper, on a reconduit Ocean vers son domicile et j’ai pris un taxi pour rentrer à mon hôtel pendant que Rosaline rentrait chez elle.

Le retour à Changchun

Le lendemain, je n’avais presque rien au programme.

Je voulais d’abord vérifier pour le renouvellement de mon visa.  Par téléphone, j’ai appris que je pourrais renouveler mon visa au même endroit qu’en septembre dernier et pour une période allant jusqu’à un an, avec multiples entrées.  Ce serait un visa « F », qui permet de travailler.

Je suis ensuite passé à l’ambassade pour m’enregistrer pour voter, mais je n’avais pas tous les documents requis;  j’ai donc décidé de voter le 23 au Québec, étant donné que je serai de retour le 16.

Deux de mes rendez-vous antérieurs ont été annulés.

J’en ai donc profité pour aller me promener sur une rue piétonne, fréquentée par les touristes :  Wangfujing Dajie.  J’y étais allé auparavant, mais je n’avais jamais marché la rue entière.  C’est impressionnait.  Toutes ces boutiques de luxe et tous ces badauds, clients potentiels.

J’ai soupé dans un bon restaurant du coin et je suis allé attendre mon train à la gare.  Un associé est venu me rejoindre pour jaser, mais il travaillait jusqu’à 22h.  On a jasé dix minutes avant de fixer un rendez-vous pour mon prochain voyage;  je suis ensuite monté dans ma voiture pour y rejoindre mon lit et m’endormir rapidement.

Je me suis réveillé tout près de Changchun.  Dehors, j’ai senti le froid.  Chez moi, sur Internet, j’ai appris que c’était moins 17 ce matin-là à Changchun, contre plus 4 la veille comme maximum à Beijing:  dur retour à la réalité nordique.

Mes derniers jours de 2005 à Changchun

Ce matin-là, le vendredi 30, j’ai eu un appel pour une rencontre pressante.  Comme j’arrivais, j’ai reporté cette rencontre en après-midi, après avoir défait ma valise et m’être mis présentable.  Après cette première rencontre, j’ai ai eu une autre avant de revenir souper chez moi.

Le lendemain matin, le samedi 31, j’avais aussi une rencontre dès 9h30 à mon bureau.  Je suis revenu chez moi pour le lunch et je suis retourné au centre-ville par un des derniers autobus de l’année pour aller fêter l’événement raconté en introduction de cette lettre.

Fin octobre, j’avais décidé d’être plus occupé.  Aujourd’hui, je sens que j’ai atteint mon objectif.  J’ai décidé de demeurer à la maison aujourd’hui, mais je vais peut-être aller faire de la photo dans quelques minutes.  Je verrai.  Il fait si beau, ici.