






Depuis ma dernière lettre, mon ordinateur fonctionne très bien. Ça fait du bien de ne plus avoir de problèmes dans ce domaine, d’autant plus que je l’utilise beaucoup.
D’ailleurs, cela m’a amené à penser que je suis trop souvent sur cet ordinateur. Je vais diversifier mes activités. J’ai commencé en novembre et ça commence à paraître.
C’est intéressant de penser qu’il suffit de vouloir quelque chose pour que ça arrive. Évidemment, il faut que ce soit quelque chose de possible, et d’y travailler en plus d’y penser. La pensée magique n’existe pas. Par contre, le seul fait pour moi de vouloir être davantage occupé positivement m’a amené plus d’activités depuis quatre semaines. Et des activités intéressantes.
Cement Bonded Board
En voici un exemple. Les panneaux de ciment agglomérés de bois sont un produit de la région qui est très intéressant. Fabriqués à Baishan avec une technologie allemande, ISA9002, il s’agit de panneaux de matières diverses, dont du ciment et des particules de bois. Résistant au feu, à toutes températures, aux termites, aux champignons, non polluant, bon isolant pour le son, avec une surface douce, stable même dans l’eau, c’est un matériau de construction idéal pour les entreprises commerciales.
Produits en feuilles de grandeur variable (maximum 3.2 M * 1.25 M) et d’épaisseur de 8 à 40 mm, ces panneaux peuvent être expédiés par bateau partout dans le monde.
J’ai rencontré depuis quelques jours des gens intéressés à le commercialiser en Russie, en Grande-Bretagne, en Australie et en Afrique! L’entreprise a déjà un agent exclusif en Amérique du Nord! Donc, ce n’est pas une publicité que je fais ici!
Ailleurs dans le monde, on fabrique aussi des panneaux de ciments, mais avec des agglomérats différents, comme l’eucalyptus en Australie ou « sugarcane bagasse, rattan shavings, coconut coir fibre, and tobacco stalks » dans 14 petites usines artisanales aux Philippines par exemple. Il semble que le premier brevet ait été obtenu en Autriche en 1927, mais on en fabriquait déjà en 1905 aux Philippines. L’idée est d’utiliser des résidus de production au lieu de les envoyer au dépotoir ou de les brûler, comme on l’a fait longtemps au Québec.
L’usine de Baishan est conforme aux normes internationales et les produits sont de première qualité. Je l’ai visitée récemment, comme je vous le raconte plus loin dans mon voyage à Baishan. D’ailleurs, j’ai vu des travaux qui visent à agrandir l’usine, ce qui est de bonne augure.
Oh! J’oubliais le prix. Pris à l’usine, c’est 1800 Y le mètre cube.
Mon voyage à Baishan
C’est le dimanche 13 novembre dernier que je suis allé à Baishan, avec mon interprète officiel, Smile. Nous avons pris l’autobus au lieu du train. Plus rapide : départ à 8heure du matin et arrivé vers midi.
L’accueil
La mère de Smile nous attendait avec des « dumplings », sorte de raviolis que j’aime beaucoup, surtout quand ils sont faits maison! En fait, c’est le petit ami de sa mère qui est venu à notre rencontre.
Le petit ami, la mère et Smile.
L’histoire de ce petit ami est intéressante. Il est dans le décor depuis mon premier voyage à Baishan. Mais c’est la première fois que Smile me dit qu’il est le petit ami « boy friend » de sa mère. Il semble qu’il ait eu à patienter longtemps avant de conquérir cette belle femme.
Vers l’usine
D’ailleurs, c’est lui qui est le lien avec l’usine, où il travaille. Après notre copieux repas, nous nous sommes dirigés vers l’usine dans la voiture d’un ami. En route, on a appris que le gérant des ventes n’était pas disponible. On a donc visité l’usine et on est rentré à la maison.
L’usine est située dans un quartier pas très riche, même pauvre; uniquement des maisons datant de plusieurs décennies. Le chemin pour s’y rendre est à peine carrossable pour une voiture, tout en étant acceptable pour les camions.. Même l’usine semble âgée, vue de l’extérieur.
La visite de l’usine
Le bâtiment principal a 12 à 15 mètres de large et plusieurs centaines de long. Le dégagement intérieur est de plus de 10 mètres, sans piliers intermédiaires. La section où se situe la machine à fabriquer les panneaux est encore plus élevée. C’est grand comme une grande église du Québec!
La machine principale n’était pas en opération. Seulement quelques ouvriers y travaillent à des tâches secondaires. Certains préparaient des expéditions tandis que d’autres faisaient fonctionner une toupie qui bouvetait des panneaux aux standards américains : 1.22 M * 2.44 M.. Dans une autre section, des panneaux bouvetés fraîchement peints étaient étendus sur le sol, séchant tranquillement! J’ai appris le lendemain qu’il étaient destinés au marché nord américain.
J’ai pu admirer la grosse machine, celle qui fabrique les panneaux, et les mécanismes qui permettent de transporter ces objets relativement pesants (densité de 1200 à 1300 kg/m3). Ainsi, un panneau aux standards américains (4’ * 8’) d’un demi-pouce (12 mm) pèsera environ 40 kilos. J’ai aussi examiné le tableau de contrôle; en effet, cette machine est à contrôle numérique, donc c’est un immense robot de quatre étages!
Dernières remarque sur l’usine : il y régnait une odeur caractéristique des produits chimiques. J’imagine que ça doit être étouffant quand la machine est en marche.
Le gérant des ventes
Le lendemain matin, nous avons rendus visite au gérant des ventes. Son bureau est situé dans une autre partie de l’usine, sur le même terrain. D’autres employés de l’administration occupent d’autres bureaux voisins.
La rencontre avec ce gentleman, certainement un membre influent du parti, a été très cordiale et assez courte. J’ai obtenu toutes les réponses que je désirais, et même davantage. Il m’a montré le contrat d’exclusivité avec son agent nord-américain et j’ai pu en prendre connaissance. Il m’a aussi montré la pille de bons de commande de cet agent. La veille, j’avais vu dans l’usine une commande de plusieurs caisses prête à partir pour la Californie.
Il m’a aussi parlé d’une exposition où il est allé en Russie, précisément à Irkoutsk, récemment, sans succès pour lui. Je venais de lui dire que j’envisageais le marche russe!
Un vrai gentleman, avec qui je serai très heureux de faire des affaires. Avec ma première commande, je l’inviterai à souper pour négocier le prix et augmenter mon bénéfice!
Je suis donc reparti avec des échantillons, pas trop parce que c’est pesant! J’ai aussi obtenu quelques brochures, bilingues, et même une brochure de son agent américain, en pieds, pouces, livres etc.
La soirée chez Smile
Entre la visite à l’usine et la rencontre du gérant des ventes, nous avons passé la soirée chez Smile avec sa mère et son ami. L’appartement leur appartient aux deux, je veux dire la mère et la fille.
Son appartement
Il faut monter au septième plancher pour y entrer. À droite de la porte, c’est la cuisine, où donne aussi la porte de la petite chambre, celle de Smile. En face de la porte d’entrée, la salle de bain. À gauche, le salon et la chambre, sans cloison entre les deux.
La cuisine mesure environ trois mètres carrés, la petite chambre quatre et la salle de bain de même. Le salon est grand comparé au reste de l’appartement : une quinzaine de mètres carrés. Enfin, la chambre des maîtres est toute juste assez grande pour permettre le passage autour du lit!
L’ameublement est au minimum. À part les deux lits, la télévision, un bureau dans la petite chambre et la table de cuisine, pliante, quelques tabourets qui servent de chaises pour les repas. Le reste, ce sont quelques coussins et tapis… Aux murs, quelques décorations religieuses : les deux sont chrétiennes.
Les invités
Vers cinq heure, quelques amis sont arrivés. Le souper n’était pas encore prêt! Quand ce fut le temps, nous avons soupé en rotation dans la petite cuisine, alors qu’on avait tout transporté dans le salon pour le dîner. La petite cuisine ne peut pas accueillir plus de quatre personnes en même temps, à la condition que chacun reste assis!
D’autres sont ensuite arrivés : une dizaine en tout, dont deux gentilles fillettes de 5 et 8 ans. Pendant que la conversation se faisait en chinois, sans trop de questions dirigées vers moi, disons une aux dix minutes, je les regardais…
Avec les enfants.
Des enfants espiègles.
J’ai 56 photos de cette soirée. Vous y verrez tout le monde, Smile en vert pâle, sa mère en gilet rayé horizontal, l’ami sur l’une des dernières photos, les deux petites adorables en répétition et les autres invités, des gens de sa communauté chrétienne.
La présentation
Smile a présenté le plan d’affaires avec le système Yager. Elle est très éloquente. Tellement que trois personnes ont adhéré. Et les adhérants sont repartis avec quelques livres à lire et quelques cassettes à écouter pour en apprendre davantage sur ce système, sans oublier quelques produits pour leur consommation personnelle.
Tous les participants sont assis dans le salon.
Après la présentation, les produits sont étalés.
La fin de la soirée
Après le départ des invités et le petit ménage, nous avons jasé de commerce international! C’est agréable de pouvoir développer des idées avec des gens qui hier n’avaient que peu de possibilités de changer leur vie. Un pays en voie de développement, c’est un pays dont les habitants se développent!
Aujourd’hui, Smile, sa mère et l’ami de celle-ci ont une possibilité d’améliorer leur avenir. Le système Yager est une bonne façon, la meilleure quant à moi. Le commerce traditionnel aussi peut donner de bons résultats.
Après cette jase, nous nous sommes couchés assez tôt. Le lendemain matin, le réveil était prévu pour six heure de façon à être au bureau pour sept heure trente.
Le retour à Changchun
Effectivement, il était peu après huit heure quand nous sommes sortis du bureau du gérant des ventes. Trop tard pour l’autobus de huit heure! Le gérant des ventes nouas a fait reconduire vers le centre ville dans la voiture de la compagnie et par l’intermédiaire de l’ami, nous avons pris un taxi pour revenir à Changchun. C’est à peu près le même prix que l’autobus (70Y vs 60), mais c’est une heure plus rapide.
Nous sommes donc arrivés à Changchun vers midi, juste à temps pour le lunch. Smile est ensuite allé à une entrevue pour un emploi, qu’elle a obtenu. Malheureusement, une heure après s’être fait confirmer son engagement, on l’appelait pour l’informer que l’emploi n’existait plus à cause de circonstances incontrôlables!
L’emploi des nouveaux diplômés
Parlant de sa recherche d’emploi, durant cette même semaine, elle a aussi déniché un autre emploi, mieux rémunéré. Par contre, elle est insatisfaite du salaire offert : seulement 1200Y par mois. Elle continue actuellement sa recherche d’emploi.
En Chine, les étudiants prennent une grande partie de leur quatrième année de collège pour se trouver un emploi. Les marchés de talents ont lieu régulièrement.
Ce même vendredi, j’ai rencontré des étudiants de plusieurs universités qui sont aussi à la recherche d’emploi, mais ils n’ont même pas encore commencé à préparer leur CV. Et ils pensent que la recherche d’emploi est difficile. En pensant comme ça, ils vont certainement trouver ça difficile!
Je leur ai présenté Smile qui était venu là pour une rencontre d’affaires. Ils ont été enthousiasmés par l’attitude de Smile et ils me l’ont communiqué par messages téléphoniques dans les jours qui ont suivi. J’espère que l’exemple de cette jeune saura les inspirer.
Le tutorat
J’ai commencé cette semaine un tutorat avec un jeune chinois en secondaire 5 (ici, il y a deux cycles de 3 ans au secondaire) qui pense aller poursuivre des études secondaires en Australie ou en Grande-Bretagne dès janvier prochain. Je l’aide à perfectionner son anglais. Sa famille semble avec du foin. Il est venu plusieurs fois avec le chauffeur dans une camionnette et ce soir, il est reparti en Audi 6, qui n’et pas une auto donnée ici non plus! Et il paie bien!
Ma conférence sur la santé
Et dimanche qui vient, je donnerai, en anglais, une conférence sur la santé. Vous pouvez voir mes notes, en français, sur mon blog (disparu). Certains ont de la difficultés à accéder à ce blog. Moi aussi, mais j’y parviens parfois. Ça dépend de l’humeur de Bill!
Les travaux du train léger rapide
Près de chez moi, passera le train léger-rapide, qui fait le tour de la ville de Changchun et qui dessert JingYue par un embranchement. La construction avait commencé avant mon arrivée à Changchun, mais elle a été arrêtée pendant deux ans à cause des compressions budgétaires. Les travaux vont bon train depuis le printemps dernier.
Tout près de chez moi, en fait passant le long de mon développement, à quelque cent mètres de mon logement, les travaux de construction sont assez avancés. J’y ai fait des photos dernièrement.
Un bonhomme de neige chinois! L'infrastructure du viaduc sur lequel je passerai pour rentrer chez moi, côté sud. Un mur de soutènement à la chinoise.
L'infrastructure du chemin de fer en tranchée près de chez moi en direction nord.
Les matériaux pour la finition du chemin de fer.
Le viaduc sous-lequel je passerai au nord de mon développement. Des matériaux pour la finition. La vue vers le sud.
Construit en hauteur sur la plus grande partie du parcours, le train passe en sous-terrain devant chez moi. Et sur les hauteurs de JingYue, il sera en tranchée, ne bouchant pas la vue! Bienheureux l’urbaniste qui a conçu ce plan!
Je n’ai pas encore vu où sera situé la station, mais je pense qu’elle sera à l’entrée de mon développement, là où le train passe de son aire aérienne à sa descente en tranchée avant de passer sous ma rue d’accès en sous-terrain. Dans ce cas, je serai à trois minutes de marche de la station!
20120824