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Changchun, mi octobre 2005

By Bernard

L’automne fret est arrivé, sans les pluies qui se sont abattues sur le Nord-est de l’Amérique.  J’ai vu les reportage sur les inondations…

Ici, octobre est le mois que j’aime le moins à Changchun :  il fait froid et le chauffage central ne démarre que le 26.  Et le 26, je parts pour la fin de semaine à Beijing et à Shijiazhuang pour y rencontrer Rosaline et Steve Yager.  Je vous reparlerai de ce voyage dans ma prochaine lettre.

Cette année, la première moitié du mois a été assez chaud et je n’ai pas souffert de ce fret qui m’embête depuis quelques jours.  Il me reste une semaine à pâtir!
Pôvre de moé!

Avec l’automne et après la fête nationale, le rythme de vie change en Chine, du moins à Changchun.  Par exemple, les gens qui dansaient tous les soirs vers 7h00 près du marché local ne sortent plus :  trop fret!  L’autobus a un horaire restreint :  dernier retour à 17h30 au lieu de 18h!  Les étudiants se sont remis à leurs études :  ils étudient fort!  Ça me fait rire cette expression « study hard »;  j’essaie de leur montrer à étudier intelligemment, mais ce n’est pas dans le système officiel;  il leur faut utiliser la méthode la plus difficile!

Mon enseignement

Depuis le début de la session d’automne, je donne des cours d’anglais oral à deux groupes d’étudiants de première année collégial.  Leur option est « English Business ».  Leur niveau est très intéressant,  la plupart pouvant suivre mon enseignement sans trop de difficultés quand je parle lentement, ce que je fais toujours ici!

Le directeur des études ne m’a pas fixé d’objectifs;  quand je lui ai dit que peut-être ils devraient pouvoir passer une entrevue en anglais, il m’a dit que ce serait pour plus tard.  Je prends donc ça mollo!

J’enseigne le mardi matin toutes les semaines et le mercredi matin toutes les deux semaines.  Ma fin de semaine commence donc le mercredi à midi pour se terminer le mardi à 8h00.  J’aime cette vie-là!

J’ai aussi une anesthésiste en cours privé.  Elle veut aller étudier à Berlin l’an prochain.  Je l’aide à perfectionner son anglais.  Au début, ce fut surtout pour l’encourager.  Je vais commencer à être plus spécifique maintenant.

Elle m’a présenté une amie pour que je lui enseigne et je n’ai pas accepté :  elle n’a pas d’argent et elle est trop placcoteuse!

Hier, mon anesthésiste m’a dit qu’elle suspendant ses cours.  Une amie, dit-elle, américaine est par ici et elle va parler avec cette amie…  Chinoiserie!  Elle n’a pas l’argent pour me payer davantage et comme je n’accepte pas son amie au même prix, elle me lâche!  Voilà!

Un pique-nique à Baishan

C’était le congé de la fête nationale et les Chinois fêtent cela en grand :  congé pour 7 jours.  Même la bourse est fermée pour toute la semaine!

J’ai été invité par Smile à aller rencontrer sa famille et ses amis à Baishan.  Elle m’a dit, par message téléphonique, de prendre cela « easy »!

L’arrivée

J’ai donc pris le train mercredi soir, pensant revenir le lendemain soir par le même moyen.  Ce ne fut pas le cas!  Mon premier problème est survenu quand je me suis trompé de station de chemin de fer :  Baishan ouest au lieu de la station principale, qui est à l’est de la ville.  J’ai donc pris un taxi pour me rendre l’autre bout, soit environ 7 km.

Quand je suis arrivé, Smile, sa famille et ses amis se préparaient pour un pique-nique!  C’était ce qui devait rendre mon séjour « easy », mais j’étais en habit.  Qu’à cela ne tienne, je suis donc allé au pique-nique en habit!

Le site du pique-nique

Un autobus nous attendait, du genre 12 passagers.  Nous avons fait quelques kilomètres et on est descendu quelque part je ne sais ou.   J’ai demandé ou était le pique-nique et on m’a dit qu’on allait trouver une belle place!  Voilà!

Le premier endroit visité était trop mouilleux.  Nous avons donc marché un kilomètre environ sur la route principale avant de tenter notre chance sur un nouvel emplacement, près d’un petit ruisseau très agréable.  Eureka!  Nous avions trouvé.  C’était déjà l’heure du lunch et nous avons mangé ce qui avait été apporté dans les sacs.

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Sur la route et en escalade vers un site pour le pique-nique.

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Le lunch à la chinoise.

Après le lunch, une partie du groupe est allé escalader une montagne, sorte de petite colline de l’autre côté du chemin.  Ils sont revenus une heure plus tard, très heureux de leur excursion.  J’étais resté en bas à cause de mes souliers, peu pratiques pour l’escalade!

Un autre site le long du ruisseau

Par contre, j’en ai profité pour aller explorer un peu le long du ruisseau et j’ai trouvé un magnifique emplacement, avec un ruisseau qui glissait entre les roches, petites et grosses.  J’ai fait quelques photos.

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Smile, sa mère et une amie traversant le ruisseau.

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En escalade pour escaler lea montagne;  au retour, on passe un fossé sur un bilot.

De retour au site du pique-nique, j’ai invité les personnes qui étaient resté à venir voir ma découverte.  Un couple est venu.  La jeune dame a fait des poses au milieu du ruisseau pour que je la prenne en photo pendant que son jeune mari pêchait avec son filet.

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Dans mon ruisseau, on pêche la grenouille ou des poissons au filet.

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La vedette de la journée l'instant avant sa chute!

J’avais terminé mes photos quand elle a perdu pied et qu’elle est tombé dans l’eau.  Son mari et nous avons accouru rapidement pour l’aider, mais elle s’était relevée rapidement toute seule, trempée, demandant à son mari de prendre soin de son téléphone cellulaire.

De retour avec les autres, je l’ai présentée comme notre gros poisson :  « Da yu! ».  C’et une dame de caractère très ouvert, et elle riait tout le temps, tout en tordant ses bas et ses bas de pantalons.

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Les belles femmes du groupe.

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Smile, samère et d'autres personnages de l'excursion.

Quand les escaladeurs furent revenus de leur courte excursion, tout le groupe a migré vers le nouvel emplacement;  tout un chacun essayait de pousser l’autre dans l’eau, ou de tirer des roches qui faisaient des éclats d’eau pour éclabousser l’un ou l’autre, sans trop de dégâts.

Les pêcheurs

J’ai aussi rencontré un trio de Chinois qui n’étaient pas de notre groupe et qui pêchaient des grenouilles et je ne sais quoi.  Un était équipé avec deux bâtons, liés à une batterie électrique qu’il portait sur son dos.  La décharge devait faire sortir ses victimes de leur cachette!  Le second avait un petit filet tendu entre deux bâtons et c’est lui qui ramassait les fruits de la pêche.  La troisième membre du trio était une jeune femme qui se tenait sur le bord du ruisseaux pendant que les deux antres se tenaient au milieu du courrant.

Le retour en ville

Après avoir mangé ce qui restait du lunch, le groupe s’est mis en route sur le chemin du retour, pour retrouver l’endroit ou l’autobus devait venir nous prendre à 16h.

Près de cet endroit, plusieurs autres Chinois, une dizaine, attendaient aussi leur autobus.  Ils étaient venus en montagne pour y cueillir des plantes, champignons et fruits qu’ils revendent en ville pour arrondir leur fin de mois.  Ils avaient chacun leur gros panier rempli de leur précieuse marchandise.

La région est célèbre pour ses produits naturels, ramassés de cette façon dans la nature.  Certains voudraient même en faire de l’exportation, ne sachant pas qu’il y a une limite à glaner en forêt!  Au Québec, il est interdit de vendre des produits glanés de cette façon, comme l’ail des bois!  En Chine, la pratique est tolérée pour le petit commerce local, mais j’ai vu une émission de télévision qui disait qu’il est interdit de les exporter.

L’autobus nous a donc ramené en ville et nous nous sommes séparés, chacun revenant chez soi.  Je suis rentré avec Smile et sa mère, ainsi que le petit ami de celle-ci que Smile n’aime pas beaucoup.  Pourtant, c’est un bon gars.

Le commerce international

Après le souper, la mère de Smile et le petit ami m’ont demandé s’ils pouvaient me parler de commerce international.  J’ai accepté de reporter mon retour, qui devait avoir lieu ce soir-là et nous avons jasé.

En fait, je leur ai expliqué ce qu’était le commerce international.  Ils n’avaient aucune idée de quoi ou comment faire!  Importer ou exporter, c’est la première question.

Comme ils n’en avaient pas plus d’idées, je leur ai demandé quels produits étaient fabriqués à Baishan ou à Tonghua, la ville voisine.  Parmi les produits mentionnés, j’ai opté pour les panneaux de particules en ciment :  Cement Bonded Board.

Le lendemain, tôt après le petit déjeuner, l’ami est allé à l’usine en question pour s’informer pendant que la mère de Smile retournait travailler.  L’ami en est revenu pour me dire que l’usine avait déjà son réseau de vente établi en Amérique.  Donc, fini le commerce international!

Le retour à Changchun

Il était plus de 9h du matin et je ne voulais pas attendre le prochain train, cédulé pour 9h du soir.  Il restait l’autobus.  Nous nous sommes rendu au terminus d’autobus pour le trouver débordant de voyageurs :  beaucoup d’étudiants qui retournaient après leurs courtes vacances, parce que les cours recommençaient le lendemain.  Oui, le lendemain, samedi et le sur-lendemain, dimanche, étaient jour de classe!  Les Chinois fêtent en grand pendant sept jours, mais pas un jour de plus!

Après plusieurs démarches et une longue attente, l’ami a finalement mis la main sur une paire de billets pour un départ à 13h40.  Je dois vous dire que les autobus pour Changchun partaient à toutes les 10 minutes!  C’est une destination populaire.

Nous avons passé la période d’attente au terminus, Smile et moi, coupée d’un lunch dans un restaurant voisin.  La mère de Smile est venue jaser avec sa fille après le lunch

L’autobus est de grand luxe, comparable aux autobus québécois.  Seul le prix est chinois :   60Y, soit moins de dix dollars canadiens pour un trajet de plus de 300 kilomètres.

Les films présentés étaient tous du Kunfu.  J’ai aimé le premier :  du grand art cinématographique, tant dans les images que dans le scénario et la distribution.  Les deux autres étaient mauvais…

J’ai terminé le voyage en admirant la campagne chinoise sous la pluie :  maïs, riz et autres cultures, en phase de récolte.  Tout se fait à la main.  Les Chinois en ont chacun deux et ils savent s’en servir.

20120824