






Je vous reviens après une longue interruption due à mon voyage en Amérique du 14 avril au 7 mai. J’ai atterri à Toronto avant de venir à Montréal où j’ai logé chez Magella et Juliette. Le lendemain, j’ai pris possession de ma voiture, une Pontiac Grand AM Se 1994, presque neuve, à Sherbrooke. La fin de semaine suivante, j’étais à Hartford, CT, USA, pour une conférence. J’ai passé les autres jours à visiter parents et amis. Si je n’ai pas pu vous rencontrer, on pourra se reprendre lors de votre prochaine visite en Chine!
Le printemps de Changchun
Quand je suis parti de Changchun, le 10 avril, c’était l’hiver ici. Je suis revenu en plein été. Pas de printemps à Changchun, même si le nom de la ville signifie (chang = long et chun = printemps). Cela ne signifie pas que le printemps dure longtemps, mais qu’il est long à venir! Pensez que le Festival du Printemps se fête en janvier ou février.
Ici, le printemps arrive fin avril et se termine deux ou trois semaines plus tard par l’arrivée de l’été. Par contre, je peux vous dire que c’est la plus belle saison de l’année à Changchun, saison que j’ai complètement manquée cette année, pour la première fois depuis mon arrivée!
Avril en Chine
Fin mars et début avril, j’ai rencontré un groupe de jeunes étudiants en français à Changchun. Ce sont :
· Damien Dong Qinsen, du Guangdong; son père possède une centrale électrique;
· Janina Chen Jingxiu, qui parle si peu d’elle-même, la parfaite aidante;
· Miya Wu Xiaoxian, de Suzhou où son père est architecte; elle aime la langue japonaise et elle veut devenir traductrice;
· Paul Zhao Tongxu, du Henan, un jeune très réservé qui veut un jour aller en Afrique, et
· Yvonne Yin Dandan, du Henan aussi, une future professeur; elle a deux sœurs plus jeunes.
Ce sont tous des étudiants en français dans une université près de chez moi, Hua Qiao. Ils parlent bien, avec l’accent de leurs professeurs de France, dont j’en connais quelques-uns. La leader est Janina, très timide, que j’ai rencontrée sur l’autobus. On doit se revoir bientôt. Ça me fait du bien de parler français de temps en temps. Je connais un autre francophone, mais il est si collant que je n’ose pas l’appeler!
À Beijing, j’ai rencontré un groupe de Québécois travaillant pour CAE :
· Éric Bazinet,
· Patrick Dodge,
· Marcel Gaumont et
· Patrick Morin.
Ils venaient de passer une semaine en touriste à Beijing, le tout payé par leur compagnie parce que le simulateur de vol qu’ils sont venus installer n’était pas encore arrivé. Ils pensaient qu’il arriverait le lendemain, mais sait-on ce qui se passe en Chine!
On a soupé ensemble dans une brasserie, ou steak house, avant qu’ils continuent leur veillée de leur côté et moi, du mien. Ils étaient accompagnés d’une jeune (23 ans) Russe, Ekaterina Izmerli, qui vient de St-Petersbourg, qui étudie le chinois à Beijing et qui porte un intérêt aux personnes handicapées.
Une excursion d’affaires à Tai’An et Beijing
Je suis allé à Tai’An, à 1400 KM au sud de Changchun, dans le Shandong. Cette ville est située sur le versant ouest de la montagne Tai, la plus haute dans le nord de la Chine, mais sûrement incomparable avec l’Everest, qu’on appelle Qomolangma en Chine.
Le trajet vers Tai’An
J’ai pris le train sur l’heure du midi à Changchun et je suis arrivé le lendemain matin, vers 6h après une bonne nuit de sommeil. J’ai aussi pu fraterniser durant le trajet avec une jeune dame et son jeune garçon d’environ dix mois. Sans parler leur langue, ni eux les miennes, j’ai pu établir un bon contact avec la mère et son fiston et une photo de celui-ci sur mes genoux le prouvera à tout incrédule, parole de Capitaine Bonhomme!
À Tai’An
À Tai’An, j’ai rencontré un couple que j’aime beaucoup : Lisa Li Xiaoming et Frank Lu Fan.
Ce sont des leaders dans notre organisation et je les connais depuis presque cinq ans. Leur petite fille, qui a maintenant presque quatre ans, est une vraie petite merveille. La journée de mon arrivée, elle était à la garderie. J’ai pu la voir le jour de mon départ. Mes amis étaient venus me reconduire au terminus d’autobus et, comme l’autobus était en retard, ils ont dû attendre un peu trop longtemps, pendant que je surveillait la petite qui gambadait partout; je lui ai aussi montré une leçon : les chiffres étaient affichés en gros caractères et j’ai fait une révision dans les trois langues.
Pour nos discussions d’affaires, Lisa et Frank avaient demandé à deux jeunes étudiants de l’Université de nous servir d’interprètes. Tony Yang Penghui et Victor Sun Qiteng possèdent assez bien la langue anglaise, mais ils avaient de la difficulté avec les spécifications de notre commerce! La langue des affaires est différente de la langue de tous les jours!
Le résultat de nos discussion a été un hypothèse de travail en commun qu’on a soumis à nos associés seniors en Amérique. Leur réponse a été d’attendre un peu avant de compléter cet accord. Je suis donc en attente, mais en attendant, ils m’ont proposé une voie d’action possible, que j’ai accepté. Cela termine des discussions que j’avais entamées il y a 18 mois! Me voilà donc lancé dans une nouvelle activité, à la vitesse maximale bientôt!
Comme première étape, je dois renouveler mon visa (voir plus loin). Ensuite, je vais déménager plus près du centre ville; je suis actuellement à plus de 20KM du centre. Et je vais lancer mes nouvelles activités, que je suis actuellement à planifier. Vous en saurez davantage plus tard. Je ne suis plus un retraité retiré du monde, mais un nouvel homme d’affaires en Chine!
Vers Beijing
J’ai fait le voyage de Tai’An à Beijing en autobus, un bel autocar climatisé ayant un peu plus de 300,000KM à l’odomètre, soit presque neuf! J’étais assis dans la rangée immédiatement derrière le chauffeur, ayant les deux sièges pour moi parce qu’une grosse cruche d’eau occupait une partie de l’espace pour les pieds et empêchait d’y asseoir une autre personne. Par contre, l’autobus était bondé, pas seulement de monde, mais aussi de marchandises. En effet, plusieurs dizaines de boîtes occupaient le fonds du car, de même que toutes les soutes à bagages. Au Québec, les autobus font aussi du cargo, mais jamais en aussi grande proportion! Ce devait être des marchandises périssables, comme des produits végétaux produits par les fermes du Shandong et destinés au marché de la capitale!
L’autobus a fait un premier arrêt à l’entrée est de la ville. J’aurais dû descendre à cet endroit, mais je ne savais pas et étant comme aveugle sourd et muet en Chine quant à la langue, je ne pouvais pas demander… Après débarquement du fret, à l’autobus est donc reparti vers la ville, mais le second et dernier arrêt était au sud ouest, à plusieurs kilomètres de ma destination. J’ai donc pris un taxi. Malheureusement pour moi, ce chauffeur a pris une route très encombrée, ce qui a nécessité plus de 50 minutes d’arrêt aux intersections, dans le trafic de la fin de la journée de travail des Pékinois. J’ai donc perdu une heure inutilement, et le prix de la course n’aurait certainement pas plus élevé si j’avais quitté le car au premier arrêt! Je saurai pour la prochaine fois!
À Beijing
Arrivé à mon hôtel habituel, c’était complet. Second hôtel, aussi complet. Un démarcheur m’a proposé un autre hôtel. Après avoir vérifié le coût, 268Y, j’ai accepté. Il m’a signifié que c’était tout proche et qu’on allait y aller à pied. Tirant ma valise sur roulettes, nous avons marché, et marché, près d’une demie-heure, pour enfin trouver l’hôtel dans une arrière cour, ce genre d’hôtel qui vient d’être ouvert pour profiter de la manne des Jeux olympiques. Propre, tout rénové en neuf, avec la télé à écran plat, sur le mur (je la cherchais!) et tout le confort moderne… Beijing est prêt à recevoir le Monde!
Le lendemain, j’ai transféré mes bagages à mon hôtel habituel. J’ai aussi pris deux rendez-vous, le premier avec Rosaline, qui traverse une période difficile, et le second avec Linda Li Yan. Je les avais rencontrées toutes les deux lors de mon retour en Chine, avant de prendre le train pour Changchun. Dans les deux cas, on a continué à jaser des mêmes sujets.
Avec Rosaline, c’était les affaires commerciales. Elle traverse des temps difficiles et j’ai essayé de lui montrer des portes de sorties pour trouver une façon de retrouver son aplomb. Finalement, quand je l’ai quitté, elle semblait aller mieux, au mieux depuis que cette affaire lui est tombée sur le dos, avant mon voyage en Amérique.
Avec Linda Li Yan, c’était autre chose. Linda m’a dit qu’elle avait perdu confiance en moi. Je pense que quelque chose s’est passée durant mon voyage en Amérique. Je crois qu’elle s’est fait un nouveau petit ami et que notre relation ne lui convient plus, mais allez donc savoir! Ce fut donc une dernière rencontre!
Mon visa
Je suis resté une autre journée pour essayer de renouveler mon visa, qui vient à expiration le 7 juin. J’ai appelé tous les services spécialisés, mais j’ai reçu la même réponse de chacun. À cause des jeux olympiques, je ne peux pas renouveler mon visa pour une date dépassant le premier juillet; c’était déjà le cas il y a six mois quand j’ai eu le présent visa!
D’ailleurs, j’ai lu un article dans le Wall Street Jounal, édition chinoise, disant que le tourisme avait diminué de 5% en mars; certainement un peu dû aux événements de Lhassa (15 mars), mais on attribue aussi une partie de cette baisse à la nouvelle politique restrictive sur les visas.
Ce que ça signifie pour moi, c’est que je dois essayer de renouveler mon visa à Changchun, ce que je faisais lors de ma première année ici, mais j’avais trouvé beaucoup plus facile de renouveler à Beijing, avec des frais un peu plus élevés, mais incomparables avec les multiples turpitudes de la bureaucratie chinoise! Tout a un prix!
Je vous conterai la fin de cette aventure dans ma prochaine lettre.
Le retour à Changchun
Pour revenir à Changchun, j’ai pris le train rapide qui file à 200Km/h. C’est toujours la même merveille dont je vous ai parlé auparavant. C’est vraiment un avion qui vole à un mètre d’altitude!
Les rails sont soudés de sorte qu’on n’entend pas ce touc, touc, touc habituel que font les roues lorsqu’elles passent d’un rail à l’autre. Les wagons sont propres. Le service est de première classe, en première classe : 299Y (cdn$40) pour 1000Km! On nous donne même une petite bouteille d’eau et cette eau de source vient du Tibet!
Parti donc à la gare de Beijing à 17h20, ce train D23 est entré en gare à Changchun à 23h23! Et j’étais chez moi avant les douze coups de minuit!