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Chine, fin de 2007 et janvier 2008

By Bernard

Mon dernier voyage de l’année 2007 a commencé le 17 décembre par mon traditionnel voyage de nuit vers Beijing.  À Beijing, j’ai cueilli mon passeport des mains de Judy, avec mon nouveau visa pour six mois, sans obligation de sortir du pays, mais avec deux réentrées possibles.  En passant, il est impossible d’obtenir actuellement un visa se terminant après le premier août prochain;  devinez pourquoi?

Vers Kumming

Je n’avais pas de but précis pour ce voyage, sinon d’aller à Qingdao, à l’est, et dans le sud pour profiter de la chaleur en ce début d’hiver.  Comme mon amie de Qingdao était occupée, j’ai pris la route du sud, vers Kumming, pour y rencontrer un autre ami, Ray Liang Yuan, et profiter du climat agréable du Yunnan.

Le même jour de mon arrivée à Beijing, j’ai donc pris le train vers 17h, à la gare de Beijing Ouest, une gare plus moderne que l’autre gare de Beijing, mais pas encore desservie par le métro, ce qui ne tardera pas.  Le voyage en train de Beijing à Kumming dure 40 heures pour un aller simple, soit deux nuitées.

Le paysage du Hunan et du Guizhou

Après une première nuit en train, je me suis réveillé dans la province du Hunan.  Le trajet de Beijing vers Changsha, dans la province du Hunan, s’est fait à une très bonne vitesse, en quinze heures, sur une voie ferrée en bonne condition;  ça constitue environ les deux tiers du voyage.  Le dernier tiers du voyage a pris plus des deux tiers du temps!

La situation change du tout au tout quand le train cesse d’aller vers le sud et prend une direction ouest, vers le Yunnan.  La voie ferrée s’en va entre les montagnes, en grippant vers le haut plateau, le long de  précipices et à travers maints tunnels, des centaines qu’on m’a dit.  J’évalue la vitesse moyenne à environ 50 Km par heure, soit la vitesse moyenne des trains canadiens!  Quel sous-développement!

Cette lenteur m’a permis de contempler le paysage montagneux du Hunan et du Guizhou et de prendre de multiples photos, jusqu’à extinction des mes piles à l’allée et sans limite au retour, malgré la brume!  Par contre, il me fallait agir très rapidement, entre deux tunnels!  Une voisine de cabine s’essayait souvent sans succès à cause de son hésitation.

À part quelques villes, le Hunan et le Guizhou ensemble forment une région qui m’a semblé très pauvre, avec des cultures en paliers sur des flancs de montagne.  Le paysage est magnifique, surtout le long de la rivière.  Dans certaines régions, j’ai observé très peu de routes dans les zones rurales;  les bâtiments sont en briques, sans décoration à 90%, sur un seul étage en campagne et sur deux étages au maximum dans les petites agglomérations.

Ray Liang Yuan

Après une seconde nuitée dans le train, je suis arrivé à Kumming le surlendemain vers huit heure du matin. Je me suis trouvé un bon hôtel et j’ai pris une bonne douche avant d’aller rencontrer mon ami Ray à son école.

Ray a environ 29 ans et il enseigne l’anglais en première année du deuxième cycle du secondaire, à des élèves de 17 ans.  J’ai rencontré ses élèves dans deux classes, chacune de plus de 50 élèves!  J’ai jasé avec eux en anglais et j’ai répondu à leurs questions.  C’était, pour tout ce beau monde, leur premier contact avec un étranger!

La première fois que j’ai rencontré Ray, c’était la première heure de mon arrivée à Changchun, il y a cinq ans.  Il m’a reçu à l’entrée de son école le soir même de mon arrivée.  Il m’a montré mon logement, m’a expliqué les mécanismes de base (électricité, gaz, eau chaude…) et il est demeuré mon interprète officiel dans mes relations avec l’école où j’enseignais avec lui.

C’était d’ailleurs le meilleur professeur de l’école, mais de tempérament très timide.  Je l’ai convaincu, avec l’aide de mon autre ami canadien Ehsan, de quitter cette école.  Après six mois dans un emploi de secrétaire particulier d’un président d’un Join Venture (une des 500 plus grandes entreprises américaines, Johnson), il a choisi d’aller enseigner à Kumming où il termine actuellement sa maîtrise en anglais, ce qui lui permettra d’obtenir un meilleur emploi après la présente année scolaire.

Il a une petite amie qui termine aussi sa maîtrise.  Elle est d’origine de Changchun comme Ray;  ils ont été collègues de collège et elle veut le marier, mais Ray hésite!  Il cherche la femme parfaite!  Je lui ai expliqué que c’est normal de chercher la femme parfaite, mais que les femmes changent, alors que la femme veut changer son homme et que les hommes ne changent fondamentalement pas!  J’ai hâte de voir s’ils vont se marier!

Ray viendra à Changchun avec son amie durant le Festival du Printemps.  J’ai hâte de connaître son amie.

Kumming

Kumming est la capitale de la province du Yunnan, situé sur un plateau à mi-chemin entre la vallée du Guizhou, et ses forêts tropicales au nord, et le Tibet, et son plateau aride à l’ouest, adossé au Vietnam, au Laos et au Myanmar vers le sud.  Lors de la dernière guerre mondiale, ce fut la capitale de la Chine, le gouvernement nationaliste de Chiang Kai-shek (  Jiang Jieshi en pinyin) s’y étant réfugié devant la progression des armées japonaises, lesquelles ont occupé la plus grande partie de la Chine.

La résidence de Chiang est maintenant la résidence du gouvernement provincial.  Située sur la colline la plus haute de la ville, elle domine la région jusqu’aux montagnes qui entourent la ville dans les directions ouest, nord et est.  Au sud, c’est un immense lac qui ralentit le développement de la ville.

J’ai visité un petit musée de l’aqueduc local et j’y ai vu des cartes de Kumming vers 1910, année de la construction du premier aqueduc, et 1942, dernière carte montrée dans ce musée.  La ville de cette époque n’avait que deux kilomètres en direction nord-sud et un kilomètre en direction est-ouest.  Il y avait alors un mur d’enceinte, aujourd’hui disparu et remplacé par un large boulevard comme à Vienne.

L’actuelle ville mesure environ vingt kilomètres de diamètre et tend à s’étendre entre les différentes montagnes et le lac qui l’entourent.

La circulation est assez intense et j’ai remarqué l’absence des véhicules les plus pollueurs, comme les moteurs à deux temps.  Même les motos sont à propulsion électrique, silencieuses.  Les autobus sont en grand nombre et, dans le centre ville, ils circulent généralement sur une voie réservée, à gauche de la circulation, au milieu de la chaussée, avec des embarcadères en conséquence.  Les taxis sont propres et offrent des tarifs semblables aux villes de même grandeur.

Kumming possède peu de vieux édifices.  J’en ai vu plusieurs en phase de démolition dans ce qui est appelé le Vieux Kumming :  un immense chantier avec un sous-sol creusé à plus de 10 mètres, donnant sur l’actuelle rue piétonne.  C’est le progrès!

Je n’ai pas pu visiter les environs de la ville faute de temps.  La prochaine fois, je devrai programmer un séjour d’au moins deux semaines pour visiter les grandes attractions touristiques de la province.  Le Yunnan est renommé pour ses minorités.  Et je pense que le meilleur temps de l’année pour visiter Kumming est en mars, avec la première floraison.  À partir de juin, Ray m’a dit qu’il y pleut tous les jours pendant quatre mois : c’est la mousson.

Mon premier retour vers Beijing

Après cinq journées à visiter les différents quartiers de Kumming, incluant le grand lac, j’ai pris le train pour le trajet inverse vers Beijing.  En route, j’ai senti les même effets que lors de mon précédent voyage à Jinan, mais avec une intensité moindre.  J’attribue ces malaises à un steak pas assez cuit mangé le dernier soir avant mon départ.  J’avais demandé une cuisson moyenne;  j’ai eu une cuisson saignante;  j’aurais dû exiger une cuisson à point parce que la nourriture n’est pas de bonne qualité dans les restaurants de grande classe à cause du manque de fréquentation, comme ce restaurant de Kumming ou cet hôtel cinq étoiles de Jinan!

À mon retour à Beijing, j’ai donc dû prendre une journée de repos complet et ralentir mes activités pendant deux autres journées avant de repartir pour Qingdao.

Qingdao

Je suis ensuite allé rencontrer mon amie Ellen Shan Yanping à Qingdao.  On a beaucoup jasé, mais elle est très occupée par son entreprise de quincaillerie de portes et elle n’a pas eu assez de temps pour qu’on jase vraiment à mon goût.

Depuis que je la connais, je lui ai suggéré de faire du commerce de gros en quincaillerie, c’est-à-dire de vendre à des entrepreneur qui construisent ou rénovent de grand édifices.  Elle a commencé ça cette année et, en décembre, elle a récolté ses trois premiers contrats, de même que deux autres en janvier, jusqu’à date.  Maintenant, elle a une entreprise qui grossit et elle a de nouveaux problèmes, ceux d’une entreprise en développement!

A Qingdao, il faisait relativement froid avec un maximum dans les 4 ou 5 degrés :  un peu fret pour marcher en touriste!  Je ne me suis donc pas attardé, prenant l’autobus pour Dongying le matin du Jour de l’An.

Dongying

À Dongying, j’ai rencontré la famille de mon associée, Tina Zhang Jie.  Elle a accouché par césarienne d’un gros bébé (67 cm aujourd’hui!) le 8 octobre dernier.  Évidemment, il y avait aussi le père, Gao Fuliang, sa mère et son père à elle, qui demeurent avec eux pour l’aider. 

Aussi une amie, Terry Li Hongxia, une célibataire agent d’immeuble dans la jeune trentaine qui cherche un mari, est venue les visiter pendant que j’étais là.  Comme elle avait le bébé dans ses bras, j’ai pris des photos d’elle et du bébé.  Je lui ai dit que je lui trouverais facilement un mari en montrant une photo d’elle avec le bébé, disant au futur mari que l’ouvrage de faire le bébé était déjà fait et qu’il ne lui restait uniquement qu’à pourvoir aux besoins de la famille.  Elle n’a pas aimé la joke!

J’ai aussi rencontré une autre de mes amies, Feng Qin, qui a très bien passé à travers l’épreuve d’un veuvage imprévu suite au décès accidentel de son mari en février 2006.  La dernière fois qu’on avait parlé, début octobre, elle était enthousiaste à cause de la progression de ses actions à la bourse.  Maintenant que la bourse chinoise a redescendu de 25% et mon amie est revenue sur terre dans sa planification financière!

Mon second retour à Beijing

Je suis donc reparti le lendemain pour Beijing, toujours par autobus, parce que Dongying est à une extrémité du territoire, près de l’embouchure du fleuve Jaune, et assez mal desservi par le train :  uniquement deux par jour, et uniquement vers Jinan!

Rosaline était chez elle.  Elle a voyagé énormément depuis quelques mois et je n’avais pas eu l’occasion de jaser beaucoup avec elle.  J’en ai donc profité parce qu’elle a fait une halte dans ses voyages en Chine, préparant un voyage en Amérique pour la fin de janvier..

J’ai aussi rencontré deux amies, Wang Ronghua et Linda Li Yan, qui sont toutes deux des vendeuses expertes dans les produits électroniques.

De retour à la maison

Finalement, après ce long voyage de plus de 8,000 km, j’ai pris le train de Changchun où je suis arrivé le matin du 7 janvier 2008.  Comme j’étais parti le 17 décembre, ça faisait trois semaines que j’étais dans mes valises.

À Changchun, il faisait environ quinze sous zéro ce matin là, contrastant énormément avec les plus vingt de Kumming et plus cinq de Qingdao et Beijing.  Aujourd’hui, ce 9 janvier, pendant qu’il fait plus dix à Montréal, le mercure est descendu à moins vingt-cinq à Changchun!  C’est le monde d’aujourd’hui, avec ses contrastes.

Quelques nouvelles en vrac

Je vous remercie pour vos vœux du Nouvel An.  Je vous souhaite une année 2008 des meilleures, et un voyage en Chine avant la fin de vos jours!

Merci aussi pour vos articles sur la performance d’Alexis comme président des bleus au Parlement jeunesse, à Québec, la semaine dernière.

Finalement, j’attends une proposition de l’Université normale du Nord-Est pour un contrat avec eux.  Ils veulent que je les aide dans la réalisation d’un projet de coopération avec l’Université York dans le domaine du Design.  Ça fait déjà trois ans que je les aide, mais j’ai décidé que ce projet devait se réaliser.  Donc, j’attends leur décision…  Quand on veut, on doit prendre les moyens!

20080110