Professor Bernard's picture

Chine, juillet 2008

By Bernard

J’ai passé une bonne partie du mois de juillet sous des températures torrides et humides, tant à Changchun qu’à Beijing.  Ici, la canicule dure tout un mois!

La population du Tibet et les Tibétains

J’ai le goût, ce matin 15 juillet, de vous parler de la population du Tibet.  J’ai pris mes données sur Internet et voici mes références.

Les références

La première vient du gouvernement chinois :  Copyright © China Internet Information Center;  http://english.hanban.edu.cn/english/zhuanti/tibetfacts/163178.htm<

La seconde provient des Nations Unies:  “ESCAP is grateful to the China Population Information and Research Centre (CPIRC) for providing this material and to the United Nations Population Fund (UNFPA) for providing funding which made it possible to compile and disseminate the information through this Website.”   http://www.unescap.org/esid/psis/population/database/chinadata/tibet.htm<

La population

D’abord un tableau sommaire tiré des deux références mentionnées:

Année Population Tibétains (ethnie)
VIIème siècle 10,000,000 100%
1911 2,000,000 100%
1951 1,150,000 100%
1953 1,275,000
1959 1,206,200
1964 1,251,000 94%
1969 1,480,500
1985 1,994,800
1990 2,316,300 92%
2000 (Ch) 2,616,300 92%
2000 (ONU) 2,620,000 90%
2004 2,736,800

Sous la domination des Dali Lama, la population des Tibétains a baissé considérablement depuis le VIIième siècle, et même au XXième siècle, jusqu’à l’arrivée des Chinois en 1951.  Pendant ce temps, la population des Chinois en Chine passait de cent millions à près d’un milliard!

La population des Tibétains (ethnie) a doublé de 1951 à 2004, ce qui indique un net revirement de la tendance.  Cela est dû principalement à l’allongement de l’espérance de vie, de 35.5 ans en 1951 à 67 ans actuellement.  Ceci est causé par la diminution de la mortalité infantile, qui était de 450 pour 1,000 en 1951, et par l’augmentation du niveau de vie.

Les Chinois dans la Province autonome du Tibet

Quant à l’immigration des Chinois (Hans) au Tibet, il y en aurait actuellement plus d’un quart de million, soit environ 10% de la population de la province.  Comparé à l’envahissement des nouvelles ethnies au Québec, et surtout à Montréal, c’est un pet!  Surtout qu’ils ne portent pas de voile;  ils ne sont même pas religieux, ni fanatiques, ces Hans!

Les Tibétains en Chine

Finalement, n’oublions pas que seulement la moitié des Tibétains (ethnie) vivent au Tibet, les autres étant dispersés dans plusieurs provinces, dont le Qinghai, Gansu, Sichuan, Yunnan entres autres.  C’est comme les Québécois, qu’on appelait les Canadiens français;  plus de la moitié d’entre eux vivent dans d’autres provinces du Canada et aux États-Unis, sans compter la Chine!

La morale de cette histoire…

En conclusion, la population du Tibet augmente actuellement, et depuis 1951, plus rapidement que la population chinoise en général, et la population de l’ethnie tibétaine augmente aussi, autant dans cette province que dans toute la Chine!  Ceci est contraire à la tendance des Québécois ou Canadiens français, tant au Québec que dans le reste du Canada.  Quant à leur présence aux USA, elle est en complète extinction depuis la fin de la seconde Guerre mondiale.

Donc, vive le Québec libre!

Juillet à Changchun

J’ai passé une courte partie du mois de juillet à Changchun, changement de l’an dernier alors que j’étais à Outremont!  Juillet a été très chaud ici, et encore davantage à Beijing où j’étais pour la majorité du temps.

Pour moi, vivre à Changchun, c’est le repos et la paix.  À Jingyuetan, mon district, pas trop de ces bruits urbains.  Il y a bien sûr la nationale qui passe près de chez moi, mais de chez moi, je n’entends que très rarement les klaxons des gros camions, et rien des autres véhicules.  C’est autre chose quand je vais prendre l’autobus!

La Flamme olympique à Changchun

Oui, les flambeaux olympiques se sont promenés en ville.  Je suis resté chez moi ce matin-là!  Mais j’ai vu les préparatifs la veille :  toutes ces clôtures pour maintenir la foule, non des manifestants, mais des spectateurs enthousiasmes!

Comme pour les plus importantes villes chinoises (et il y a plus de mille ville de plus d’un million d’habitants!), Changchun a été l’hôtesse de la grande manifestation (toujours positive) olympique.

Tout le monde a mis des drapeaux (chinois et olympiques) sur sa voiture, sur son bicycle, dans ses cheveux…  Les enfants s’étaient fait poser des décalques aux mêmes effigies.  Pensez à une victoire des Canadiens en finale de la coupe Stanley, ou à une campagne de referendum, ou au lendemain de 911 aux USA et vous aurez une petite idée de la ferveur olympique à Changchun lors du passage de la Flamme!

En plus des drapeaux, tout le monde portait des T-shirts aux couleurs olympiques, sans parler des autres gadgets habituels :  macarons, décorations pour ces dames…

La petite vie

Pour le reste du temps, Changchun est très tranquille en juillet, surtout après le départ des étudiants vers leur famille pour les grandes vacances d’été, qui commencent vers le 15 juillet et se termineront dans les derniers jours d’août.  Mon quartier, avec sa dizaine d’universitéS, est spécialement tranquille, de même que les rues des bars et restaurants habituellement fréquentés par ces jeunes.  Ailleurs, dans les rues des commerces plus familiaux, pas de changement!

Avec mes voyages à Beijing, je n’ai pas eu le temps de lancer mon Club d’investisseurs.  Par ailleurs, mon autre commerce progresse selon mes prévisions, tant à Changchun qu’à Beijing.

D’autres voyages à Beijing

En juillet, je suis allé deux fois à Beijing :  la première fois, du 4 au 12 et la seconde fois, du 17 au 26.  Donc, plus de la moitié du mois dans la capitale.

J’ai été invité par une amie, Linda Li Yan, et on a eu différentes activités selon les jours.  On a jasé dans des cafés ou dans son salon.  Avec sa fille, Julie Ma Danping, ou sans elle, on a aussi fait les courses et visité d’autres amis communs, mais peu de promenade à l’extérieur, sauf tard en soirée, parce que la chaleur est torride à Beijing en juillet :  au-dessus de 34o presque tous les jours qu’il ne pleut pas et toujours humide!

Comme elle travaille de longues heures, j’avais mes journées libres en semaine.  J’en ai profité pour rencontrer Rosaline et d’autres amis, anciens et nouveaux.  Rosaline passe des temps difficiles depuis mars dernier et j’ai essayé de la réconforter et de lui aider à trouver des solutions.  Pas faciles d’aider quelqu’un qui ne veut pas se faire aider!  Ah!  Ces Chinoises!

J’ai aussi rencontré mon ami George Zhao Liming, que j’avais rencontré au Québec durant ses études.  Il travaille maintenant pour le Ministère des Finances, dans une direction reliée à la sécurité :  Chinabank Payment Technology.

J’ai aussi rencontré Patricia Zhang Shuang, une de mes étudiantes de Changchun en 2003.  Elle est plus belle que jamais (24 ans) et gère maintenant un bureau de vente d’immeubles :  2000 condos à Weihai, une ville sur le bord de la mer de Chine, au Shandong, et 300 condos à Beijing. Voici son équipe :
· Bang Kai, son boss, 27 ans;
· Cheng Jing, (F);
· Dong Na (F), qui désire se perfectionner;
· Fu Ling, (F) 26 ans, qui joue du piano;
· Li Jin (F);
· Liu Wei, (H), qui désire aider ses parents;
· Mark Liu Haigang, du sud du Shandong, un fan de la technologie;
· Rain Wang Xin, (H), qui pense à fonder une famille;
· Wang Wei, (H), qui aime la mer.

Pour son équipe, j’ai donné un peu de formation pour la vente.

J’ai aussi rencontré une autre Linda, Wang Manshu celle-là, à l’aéroport de Beijing;  le nouveau terminal « C » est plus grand à lui seul que les 5 terminaux de l’aéroport de Londres.  Impressionnant!  Linda est de Changchun et elle était en route pour l’Allemagne, un voyage de deux mois environ.

Dans l’autobus qui me ramenait en ville, j’ai rencontré une jeune femme très dynamique, Connie Hu Yuxiang, vingt ans, vendeuse dans un kiosque de l’aéroport.  Deux jours après, on s’est revu et elle m’a présenté sa copine, qui vent de la même province Hunan, Grace Yin Zhenyi.  Je vais leur enseigner à se lancer en affaires!

J’ai rencontré une vieille connaissance, Zheng Lu, une Chinoise avec laquelle j’échange via Internet depuis des années.  Vous la trouverez sous le nom de Juliette Chatte folle.  Je lui ai expliqué le sens de « chatte », sans compter le qualificatif.  Elle ne savait pas!  Elle s’est marié en Chine avant son départ pour les États-Unis et son mari étudiait alors à plusieurs centaines de milles de distance.  Ils ne se voyaient qu’entre les session!  Je comprend l’émotion! Qu’elle a mise inconsciemment dans son nom d’emprunt.  Elle étudiait à Houston à l’époque.  Aujourd’hui, elle termine un doctorat en recherche marketing à l’Université de l’Alabama.  Elle est à Beijing pour l’été, journaliste pour le quotidien destiné aux athlètes.  Elle parle très bien le français, et l’anglais évidemment!

Dans mon second séjour, j’ai aussi rencontré Ellen Shan Yanping, de Qingdao, dont je vous ai parlé l’an dernier.  Elle est venu à Beijing pour une formation.  Elle a maintenant des employés, dont deux sont venus avec elle.  Elle m’a présenté un de ses associés : Da Bao, un homme d’au moins quarante ans, sérieux.

Voici une liste des autres personnes rencontrées pour lesquelles je ne veux pas ajouter de détails qui seraient fastidieux :
· Annie Wang, gérante d’une école qui enseigne l’anglais aux jeunes Chinois;
· Antata Jiang Qiangzhen, une designer, et son chum Zhang Xiao Fun, dans la jeune vingtaine;
· Carmen, une Américaine, qui demeure dans le même développement immobilier avec son mari et son fils;  les deux enseignent l’anglais aux Chinois.
· Jessie Chang Fenfen, une assistante de Annie Wang;
· Ke Linnan, une jeune technicienne en sécurité des appareils médicaux qui revenait de Guangzhou;  elle va se marier l’an prochain avec son chum qui travaille en informatique;
· Ken, un Américain qui vit avec une Chinoise dans le même développement;  il travaille pour Vance Info;  c’est un spécialiste du marketing;
· Shi Weiguo, un jeune médecin radiologiste encore célibataire, qui demeure avec sa sœur chez ses parents;
· Shirin, une jeune Kirghiz, qui étudiait à Changchun où je ne l’ai jamais rencontrée;

Pour voir la binette de plusieurs de ces personnes, et des certaines autres que j’ai rencontrées depuis le début de 2008, allez sur mon Facebook : http://www.facebook.com/album.php?aid=45206&id=651667586<

L’art de cracher

Je veux terminer cette lettre par un extrait d’une de mes lectures de l’été.  L’auteur est Lin Yutang, qui a écrit The Importance of Living à New York, en 1938, réédité en 1998 par les presses officielles chinoises.  Ce fanatique a dépensé tout son avoir pour inventer et fabriquer un prototype de dactylo pour les caractères chinois, juste avant l’arrivée de l’ordinateur personnel, ce qui a rendu son invention désuète!

Grand érudit, il est devenu riche en publiant une série de livres pour l’enseignement de l’anglais langue seconde à Shanghai, vers 1932;  en publiant des magazines, il est devenu célèbre dans toute la Chine.  Finalement, il a publié son véritable premier livre en 1935 :  My Country and My People, écrit en anglais comme toute ses publications d’ailleurs.  Après l’invasion japonaise, comme il était déjà aux USA en voyage avec sa famille, il y est resté!

Lin Yutang se prétend un philosophe, mais ce n’est qu’un grand parleur, une grande gueule comme on dirait par chez nous!  J’ai choisi cet extrait parce qu’il décrit un comportement très traditionnel des Chinois.  Voici donc le texte intégral, auquel j’ai ajouté ma traduction.

“…One should hear how the Mandarin laughs or spits.  It is positively delightful.  The spitting is done generally in three musical beats, the first two being sounds of drawing in and clearing the throat in preparation for the final beat of spitting out, which is executd with a quick forcefulness:  Staccato after legato.”

…Il faut entendre comment un Mandarin rit ou crache.  C’est positivement délicieux!  Le crachat est généralement produit en trois battements musicaux, les deux premiers provenant du son de l’arrachage et de la décharge de la gorge en préparation pour le battement final du crachat, lequel est exécuté avec force et rapidité : Staccato après legato

Voilà l’art millénaire de vivre en Chine!